Au Palais de justice de Paris, Pierre Olivier
Ce sont 17 pistes audio qui ont beaucoup intéressé la Cour. Il ne s'agit pas de musique, mais de leçons enregistrées par l'un des plus grands théoriciens d'al-Qaïda. Abdelkader Merah les écoutait en boucle, notamment lorsqu'il travaillait 8 heures par jour comme peintre en bâtiment.
D'une longueur variant entre 1h et 1h40, ces cours en arabe littéraire apprenaient les bases du terrorisme et surtout comment rester discret dans la société occidentale pour éviter d'attirer l'attention des services de police.
Or, pour l'avocate générale, plusieurs de ces enseignements se seraient retrouvés dans l'attitude de Mohamed Merah, tendant à prouver qu'il y a bien une association de malfaiteurs entre le frère, Abdelkader, qui écoutait ces enregistrements, et Mohamed Merah qui les a mis en pratique.
« C'est faux ! » se défend l'accusé, vêtu d'une chemise blanche, les mains collées au micro. « Si j'écoutais ces enregistrements, c'était avant tout pour apprendre l'arabe littéraire que je ne maîtrisais pas parfaitement ».
Sur le banc des parties civiles, l'agacement est perceptible. « On n'apprend pas l'allemand en lisant Mein Kampf », lâche un avocat immédiatement interrompu par le président.
Enfin, l'avocat d'Abdelkader Merah reste sceptique. Pour lui, rien ne prouve qu'il utilisait ces cours pour influencer son frère, Mohamed Merah, dans son entreprise terroriste.