«30% des dépenses de l’assurance-maladie pas pertinentes», selon Agnès Buzyn

Alors que le projet de budget de la Sécurité sociale va être examiné à l’Assemblée nationale la semaine prochaine, avec un déficit global qui devra être réduit de trois milliards d’euros, la ministre des Solidarités et de la Santé détaille quelques axes d’économies dans un entretien à nos confrères du Journal du Dimanche. La branche maladie de ce budget est comme à chaque fois, en ligne de mire.

La ministre de la Santé n'y va pas par quatre chemins. Selon elle, il existe une « marge de manoeuvre énorme » car « 30% des dépenses de l'assurance maladie ne sont pas pertinentes ».

Agnès Buzyn veut donc traquer les dépenses jugées inutiles. A l’hôpital, il s’agit de favoriser l’ambulatoire. Ainsi, en chirurgie, l’objectif est qu’en 2022, sept patients sur dix qui entrent à l’hôpital le matin en sortent le soir, contre cinq aujourd’hui, détaille la ministre.

Mutualisation des dépenses entre établissements

Autre source d’économie, évaluée à un milliard d’euros : la mutualisation des dépenses entre établissements, pour l’achat des médicaments par exemple.

Par ailleurs, Agnès Buzyn veut lutter contre les actes médicaux inutiles ; la ministre, qui a fait toute sa carrière de médecin hématologue en milieu hospitalier, entend amender le mode de financement des hôpitaux qui pousse à la consommation et ne prend pas en compte des critères de qualité.

« Cesser d'être laxiste »

Autre volet : la lutte contre les fraudes à l’assurance maladie. « Il faut cesser d’être laxiste avec ceux qui abusent d’un système généreux », prévient Agnès Buzyn, en pointant notamment la hausse des arrêts de travail. Et de s’insurger : « Jusqu’à quand l’Assurance maladie palliera-t-elle les défaillances du management au travail ? »

Un millier d'amendements sont au menu jusqu'à vendredi, voire jusqu'au lundi 30 octobre. Le déficit de la Sécu doit être réduit à 2,2 milliards d'euros l'année prochaine, niveau inédit depuis 17 ans.

Harcèlement sexuel: « #metoo », confie Agnès Buzyn au JDD

Dans cet entretien au JDD, Agnès Buzyn confie avoir « eu affaire à des comportements très déplacés dans (son) milieu professionnel ». « Des chefs de service qui me disaient : " viens t’asseoir sur mes genoux ". Des choses invraisemblables qui faisaient rire tout le monde. (…) » . « J’attends que les hommes se rebellent publiquement, à nos côtés », conclut-elle.

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