Jusqu’à la fin des années 2000, 90 % des Français étaient favorables à la vaccination. Mais depuis, la défiance a gagné du terrain. François Bourdillon, directeur général de Santé publique France, constate qu’un quart des Français sont plutôt contre les vaccins. Il y voit « une sorte de relativisme entre les données scientifiques qui sont mondiales et les rumeurs folles qui circulent sur internet ».
L’étude considère que la situation française – où coexistent, pour les jeunes enfants, des vaccins obligatoires et d’autres simplement recommandés – sème le trouble auprès des patients. D’après le docteur Daniel Lévy-Bruhl, responsable de l’unité infections respiratoires et vaccination au sein de l’agence, les vaccinations obligatoires rassurent. « Un vaccin obligatoire, c’est un vaccin sur lequel l’Etat s’engage, c’est un vaccin pour lequel les gens perçoivent à travers cet engagement de l’Etat que c’est un vaccin sûr, utile, efficace. A contrario, lorsqu’un vaccin n’est que recommandé, il y a une perception d’une certaine inutilité ou d’un doute, avec le raisonnement suivant : si il était aussi important que ça, l’Etat le rendrait obligatoire », affirme-t-il.
A en croire ces experts, le fait de rendre obligatoire pour les jeunes enfants les vaccins qui n'étaient jusqu’alors que recommandés pourrait donc rassurer et, bien sûr, éviter des décès.