Deux jours après une mise en garde sur la sécurité des centrales nucléaires françaises, des militants de Greenpeace ont défié jeudi EDF en s'introduisant sur le site de la centrale de Cattenom (Moselle) afin d'alerter sur le risque autour des piscines de combustible usagé. « Les militants de Greenpeace sont de retour sur le site d'une centrale nucléaire afin de dénoncer les risques qui planent sur ces installations », a fait savoir l'ONG dans un communiqué après l'intrusion.
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EDF a reconnu une intrusion, mais affirme que les militants ont été rapidement stoppés. « Pas d'accès à la zone nucléaire. Pas d'impact sur la sûreté des installations », a tweeté EDF Cattenom.
C'est la première fois que des militants de l'ONG pénètrent dans la centrale de Cattenom. L'alarme s'est déclenchée à 5h45 et l'intervention a eu lieu avant 6h, a précisé Georges Bos, directeur de cabinet de la préfecture de la Moselle, assurant que « les militants n'ont approché aucune partie sensible du site ». Selon la préfecture, les militants « se sont introduits dans l'enceinte extérieure » et « l'alerte a été aussitôt déclenchée et a permis au peloton spécialisé d'interpeller les auteurs dans des délais extrêmement courts ».
Où a été tiré le feu d'artifice ?
Si un feu d'artifice a été tiré, le tir n'a eu lieu qu'« au niveau des portails, soit à l'extérieur du site », selon Georges Bos.
Pourtant, dans des images publiées sur leur compte Twitter, on peut voir les militants de Greenpeace tirer un feu d'artifice au pied d'un bâtiment de la centrale, qu'ils présentent comme la piscine de combustible usagé.
« Nous avons déclenché l'alarme dans la première clôture, mais nos militants ont continué tranquillement, sont allés au pied de la piscine », a affirmé à l'AFP Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace France.
Or, c'est bien sur la vulnérabilité de ces installations qu'a voulu alerter l'ONG, deux jours après la remise d'un rapport d'experts sur ce sujet.
L'opérateur a annoncé qu'il allait déposer plainte. Ces militants sont des « irresponsables » car ils ont joué avec leur vie pour « une opération de communication », a dénoncé Olivier Lamarre, directeur adjoint du parc nucléaire d'EDF, ajoutant que Greenpeace « n'a rien démontré, sinon que le dispositif de sécurité a fonctionné parfaitement ».
La centrale se trouve non loin de la frontière luxembourgeoise. A la mi-journée, la ministre de l'Environnement Carole Dieschbourg s'est dite « très préoccupée par les lacunes flagrantes au niveau de la sécurité des accès de cette centrale », a fait savoir le ministère dans un communiqué.
(avec AFP)