Pour l'ASN, une partie de la digue du canal qui protège le site de la Tricastin est fragilisée. Si un séisme important survenait dans cette région, il pourrait occasionner une inondation qui elle-même pourrait conduire à un enchaînement d'incidents capable de provoquer un accident de fusion dans l'un des quatre réacteurs de la centrale.
Mais pour EDF, la probabilité d'un tel séisme dans cette région est extrêmement faible. Sans parler de l'enchaînement des incidents. L'électricien public a donc – chose rare – exprimé dans un communiqué son scepticisme et même son désaccord : il ne partage pas la nécessité d'arrêter les quatre réacteurs pendant la durée des travaux de la digue. Pour le groupe, la sécurité des installations est garantie. Il se pliera cependant à la décision du gendarme du nucléaire dans les meilleurs délais.
La décision pourrait avoir un impact sur le prix de l'électricité déjà en hausse à l'échelle européenne. Et les ennuis d'EDF ne s'arrêtent pas là puisque l'opérateur doit, là aussi à la demande de l'ASN, démontrer la sûreté de la cuve de sa future centrale de Flammanville, dans l'ouest de la France, avant de poursuivre son installation.