Avec notre envoyé spécial à Bure, Antoine Roland
Comme l'expliquait une participante à la manifestation, « si vous vouliez des témoignages bon enfant, il fallait plutôt venir ce week-end » : les opposants au projet d'enfouissement de déchets radioactifs avaient organisé un festival de musique en plein air à Bure, dans la Meuse, dans le nord-est de la France.
Ce 15 août après-midi en revanche, l’état d’esprit était loin d’être festif. La plupart des manifestants, surtout des jeunes, portaient un masque de hibou, animal totem du mouvement. D’autres étaient encagoulés et tout de noir vêtus. Le but : ne pas être reconnus par la police.
Effacer le passé
La présence policière était importante dans ce petit village de 80 habitants, où il est fréquent de croiser des camions de CRS tandis qu'un hélicoptère tournait au-dessus de la localité.
Au-delà de ce climat, le millier d’opposants présents voulait aussi mettre en avant un symbole, celui du passé. Récemment, un site néolithique a été découvert à proximité des futurs travaux du complexe, affirment-ils.
Le message des organisateurs est donc clair : en enfouissant des déchets radioactifs qui mettront parfois plusieurs siècles à disparaître, on hypothèque l'avenir et on efface le passé. A l'horizon 2022, quand il aura été construit, le site renfermera les déchets radioactifs dans des galeries situées à 500 mètres sous terre.