Les gendarmes sont présents en nombre au palais de justice de Paris, ce mercredi 11 octobre. Ils tentent de garantir la sérénité du délibéré, dans l’affaire de la voiture de police brûlée en mai 2016. Les amis, les partisans des prévenus sont pourtant quelques dizaines à peine, mais ils savent se faire entendre et manifester leur colère.
Dans la salle d'audience, le président prononce les peines et ordonne le maintien en détention de deux des prévenus, ceux qui ont brisé les vitres de la voiture de police à coup de plot de chantier.
Puis vient le tour d'Antonin Bernanos, descendant du célèbre écrivain. Le cas de cet étudiant de 23 ans est le plus scruté du procès : le tribunal voit en lui l'assaillant qui frappe à coups de poing le policier assis dans la voiture. La justice évoque une « véritable scène de guérilla urbaine » et parle d'un « risque de réitération ». Antonin Bernanos écope finalement de trois ans de prison ferme, mais sans mandat de dépôt.
Arié Alimi, son avocat, est mitigé après l’annonce du jugement. Côté pîle, « la première inquiétude qu’avait » le prévenu, « c’était de retourner en prison aujourd’hui donc il est soulagé en ce sens ». Côté face, « la deuxième inquiétude, c’est de savoir s’il va éventuellement y retourner après un aménagement de peine s’il décide de ne pas faire appel de cette culpabilité qu’il conteste ». Quoi qu’il en soit, « c’est un combat qui continue ». Le condamné et ses conseils vont « d’ores et déjà déterminer si » ils envisagent « de faire appel, ou pas ».
La peine la plus lourde – sept ans de prison – a été prononcée contre le Suisse Joachim Landwer, actuellement en fuite. Il a été jugé pour avoir incendié la voiture de police avec un fumigène.