Nicolas Fensch est un homme intelligent, mais il est en colère. Il a passé un an derrière les barreaux. Son profil, d'ailleurs, dénote. A 40 ans, il est le plus âgé des prévenus. Il reconnaît sans difficulté les faits. C'est lui qui, ce 18 mai 2016, ramasse une tige métallique et frappe au visage du policier dont la voiture est incendiée.
« Je me suis tout bêtement mis en colère. Une colère déraisonnable, mais je ne suis pas un militant forcené », confesse-t-il. A la barre, il fait même preuve de contrition. Se tournant vers le policier, il lui présente ce qui semble être de sincères excuses. « Je sais vous avoir fait du mal. J'ai oublié que derrière l'uniforme, il y a un homme », lui dit-il.
Au tribunal, Nicolas Fensch tente d'expliquer son excès de violence : « Le policier était armé, je voulais qu'il tourne les talons ». A ses yeux, les policiers sont des adversaires qui font un usage démesuré de la force. En 2016, équipé d'un masque à gaz, d'un casque et d'un blouson noir – « un genre d'uniforme », dit-il –», il est de tous les rassemblements anti-policiers. « Mais je n'ai pas de problème avec les uniformes », assure-t-il. Et cet ingénieur d'ajouter : « A l'époque, j'étais en burn-out professionnel et cette histoire m'a fait réaliser que les phénomènes de groupe empêchent d'y voir clair. »
Pour violences volontaires, Nicolas Fensch encourt jusqu'à 10 ans d'emprisonnement.