Avec notre envoyée spéciale à Carpentras, Anne Soetemondt
Cinq mois après la retraite politique de celle qui fut la plus jeune députée de France, le spectre de Marion Maréchal-Le Pen hante encore les lieux. C’est ici, au siège de la fédération FN du Vaucluse, que Marine le Pen va rencontrer les élus de la région.
« On ne va pas tourner autour du pot : ce qu'il s'est passé à la fin de ce cycle d'élections est une grande déception. Mais bon, on ne s'est pas effondré, personne n'a claqué la porte », remarque Georges Michel, cadre local du parti.
Officiellement, donc, pas de départs, pas de crise et surtout pas de remise en cause de Marine Le Pen. « Le débat lui a fait du mal. Mais comment peut-on se baser sur trois heures de téléréalité ? Sa campagne a été bonne », estime Marie Thomas de Maleville, conseillère départementale.
Une indulgence que n’a pas Julien Langard. Malgré des dizaines d’années de militantisme à Carpentras, il quitte le FN après la présidentielle. « Aujourd'hui, n'importe quel Français lucide sait que Marine Le Pen ne sera jamais élue présidente de la République. J'aurais envie de lui dire : "Mais Madame Le Pen, indépendamment de tout ce que le camp national vous doit, le meilleur service que vous puissiez rendre, c'est de laisser la place" », juge-t-il.
Laisser la place, oui, mais à qui ? C’est la grande question. Et sur ce point, Marion Maréchal-Le Pen, malgré sa retraite politique, fait l’unanimité. Même le démissionnaire Julien Langard y regarderait de plus près. « Le retour de Marion, ce serait le divine surprise ! » s'exclame-t-il.