Au palais de justice de Paris, Franck Alexandre
Sans trop d'espoirs, l'avocat de Christine Rivière a plaidé qu'il s'agissait d'une femme perdue. Mais les silences constants de la prévenue ont été ravageurs. Fort logiquement, c'est donc la peine maximale qui a été prononcée : 10 ans de détention, assortis d'une peine de sûreté des deux tiers.
« Mamie Jihad » ne manifeste aucune émotion à l'énoncé de la peine, en tous points fidèle aux réquisitions. « Dans ce dossier, il n'est pas question d'amour, mais de fusion », a indiqué le procureur Guillaume Michelin. D'une concision remarquable, le représentant du parquet dépeint la trajectoire terroriste de ce couple mère-fils, persuadé de pouvoir obtenir l'immortalité auprès d'Allah en devenant martyrs.
Son fils, Tyler Vilus, est actuellement détenu. Il est impliqué dans les attentats de Paris. « Mais Christine Rivière, dit le procureur, est aussi une mère maquerelle du jihadisme. Elle a oeuvré pour permettre à de nombreuses jeunes filles de partir en Syrie assouvir les pulsions de son fils ». Et l'accusation prévient : Christine Rivière ne changera pas, elle représentera toujours une menace. « La dernière ceinture explosive de Tyler Vilus est prête à l'emploi, elle est dans le box, elle s'appelle Christine Rivière », conclut le procureur.