En Syrie, Christine Rivière a hérité du sobriquet de « Mamie Jihad ». Pourtant, à l'origine, elle n'avait aucun lien avec l'islam. C'est son fils cadet qui a poussé cette Champenoise à faire la bascule.
Ce fils adulé, Tyler Vilus, se convertit en 2011 et s'installe en Tunisie. Sa mère l’y rejoint et embrasse à son tour la religion et surtout les convictions très radicales de son fils. En septembre 2012, Tyler Vilus participe au saccage de l'ambassade américaine à Tunis, à l'appel du groupe jihadiste Ansar Al Charia. L’année suivante, il rejoint la Syrie. Au sein du groupe Etat islamique, il devient un émir, responsable d'un groupe de combattants francophones.
A trois reprises, sa mère lui rend visite. Elle apparaît sur de nombreux clichés, les armes à la main. « J'aime les armes », confesse-t-elle à ce propos aux enquêteurs. Christine Rivière est finalement arrêtée en juillet 2014, alors qu'elle s'apprête à repartir en Syrie, pour « profiter pleinement de [son] fils » avant « qu'il ne soit mort » en martyr.
Tyler Vilus, lui, est arrêté en 2015 en Turquie. Il est soupçonné d'appartenir à la filière des attentats de Bruxelles et Paris. Sa mère, doyenne de la trentaine de femmes revenues de Syrie et incarcérées en France, encourt jusqu'à dix ans de prison.