C'est à un véritable règlement de comptes par médias interposés auquel on a assisté ce mardi matin. Tout commence à 7h45 ; Marine le Pen est l'invitée de la chaîne de radio RTL. Interrogée sur la crise suscitée par l'activité associative de son vice-président, elle répond :
« Vous savez, Florian est un dirigeant politique. Il sait, je crois, que la création des Patriotes au moment des législatives a créé une forme d'émoi. Moi, je lui fais confiance pour lever ces ambiguïtés. »
Philippot répond non
Quelques minutes plus tard, sur l'antenne d'une autre radio, RMC, cette fois
Florian Philippot répond : c'est non, il ne quittera pas la vice-présidence de son association et ne mâche pas ses mots. Il s'en prend au passage à un autre vice-président du FN, Louis Aliot, qui n'est autre que le compagnon de Marine Le Pen :
« Je note que d'autres vice-présidents, comme Louis Aliot, sont également présidents d'associations - Idées Nation - qui sont des think tanks, qui ont déjà organisé des collocs, et qu'on ne leur a jamais rien demandé. Donc, je ne comprends pas du tout cette demande et je pense qu'on ne fera pas la refondation avec un pistolet sur la tempe. »
« Rediabolisation »
L'affrontement s'annonce donc potentiellement brutal. Marine Le Pen est prête, dit-elle, à prendre ses responsabilités. C'est son autorité de présidente qui est désormais en jeu. Reste à savoir jusqu'où elle ira.
Quant à Florian Philippot, déjà contesté en interne après la présidentielle dans ses orientations politiques, et pointé du doigt ces derniers jours par des sympathisants pour avoir mangé du couscous, participera-t-il de l'intérieur à la refondation ? Il a été très clair : « Je ne suis pas favorable à la "rediabolisation" », a-t-il déclaré.