France: la délicate rentrée politique de Marine Le Pen

Marine Le Pen effectue ce samedi midi à Brachay, en Haute-Marne, sa rentrée politique. La patronne du Front national doit prononcer à la mi-journée un discours d’environ heure. Objectif affiché: rassembler des troupes divisées et se poser en opposante numéro 1 au gouvernement Macron.

Pour le Front national, l’enjeu de la rentrée politique est double : se repositionner et se relancer. Le débat calamiteux face à Emmanuel Macron durant l’entre-deux tours, le score décevant du second tour, l’échec des législatives, « tout cela est derrière nous », insiste l’entourage de Marine Le Pen.

Le FN cherche donc à se repositionner face à une droite écartelée, et surtout, face à une France insoumise omniprésente dans les médias et dont il faut se démarquer. Mélenchon, c’est « l’opposition d’agitation », explique le député Sébastien Chenu. L’opposition numéro 1 à Macron, « c’est donc nous », assure-t-il. Un message que la dirigeante du FN a également martelé lors de son passage au 20h de TF1 jeudi 7 septembre.

Il lui faut aussi se relancer. Car Marine Le Pen est sortie fragilisée de la dernière séquence électorale. Selon un sondage Odoxa Dentsu-Consulting, elle serait même, pour un Français sur deux, un handicap pour son parti. Fidèle, Nicolas Bay préfère retenir qu’elle lui a permis de battre le record absolu du parti d’extrême droite avec plus de 10 millions de voix au second tour. Officiellement, Marine Le Pen reste donc intouchable.

Mais officieusement, deux lignes s’affrontent. La première, tournée vers la droite, voudrait qu’on parle d’immigration, de menace terroriste et de la loi Travail. Et réclame le départ du vice-président Florian Philippot. « Il faut qu’elle vire un certain nombre de types autour d’elle. Philippot, la famille Philippot, un certain nombre de ses conseillers, qui sont néfastes pour les idées qu’on défend », déclarait ainsi ce matin au micro de RMC le maire de Béziers Robert Ménard.

La seconde frange, incarnée justement par Florian Philippot, préférerait que l’accent soit mis sur la politique bien trop européiste d’Emmanuel Macron. Ces deux lignes s’affronteront à l’université des élus, à la fin du mois, mais pas à Brachay. En tout cas pas dans la lumière.

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