France: c'est acté, la sortie de l'euro ne fait plus partie des priorités du FN

C'était jusque-là l’un des points centraux de son programme: la sortie de l'euro. Marine Le Pen et le Front national ont décidé de faire machine arrière ce week-end à l'occasion d'un séminaire de refondation. Si l'idée n'est pas abandonnée, elle n'est clairement plus une priorité dans le programme frontiste.

Le Front national s'est réuni ce week-end en banlieue parisienne pour un séminaire de refondation, 48 heures de discussion à l’issue desquelles le parti de Marine Le Pen a revu l’ordre de ses priorités. Avant d'annoncer que la sortie de l’euro passait désormais au second plan.

Il s'agit d'un changement de taille au sein du projet frontiste. Car la sortie de la monnaie unique européenne en était jusque-là un point-clé, une proposition qui conditionnait 70 % du programme défendu par Marine Le Pen pendant la dernière présidentielle.

Mais l’inquiétude suscitée par cette idée a poussé le FN à faire machine arrière. Certes, la proposition n’est pas abandonnée, mais elle ne constitue plus désormais une priorité. En cas d’accession au pouvoir, le Front national se concentrera d’abord sur les souverainetés territoriales et législatives. Les frontières d'abord, l'euro ensuite.

Le but : ne fâcher personne

Le parti frontiste prévoit désormais de s’attaquer à la souveraineté monétaire qu'à la fin d'un éventuel quinquennat. Un changement des priorités difficilement tenable aux yeux du chercheur Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite qui pointe que la nouvelle hiérarchie pose la question de la participation à l'UE :

« Pour retrouver tout ça avant d’en passer à l’étape finale de la sortie de l’euro, il faut évidemment sortir de l’UE. Si l’on ne sort pas de l’UE, il est bien évident que les décisions prises par la Commission s’imposent à la France. Donc, je ne vois pas très bien comment le FN arrivé au pouvoir conquiert ces deux souverainetés-là avant d’en venir à la dernière. »

Mais si le Front national agit de la sorte, c’est surtout pour ne fâcher personne à l’intérieur du mouvement. Les tenants de la ligne identitaire peuvent être satisfaits, tout comme les souverainistes, au premier rang desquels Florian Philippot, qui avait menacé de quitter le mouvement si la sortie de l’euro était abandonnée.

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