STX Saint-Nazaire: Le Maire proposera à Rome une coopération militaire

Bruno Le Maire, le ministre français de l'Economie, des Finances et de l'Industrie se rend mardi 1er août à Rome pour relancer les négociations sur les chantiers navals de Saint-Nazaire. Il sera reçu par ses homologues italiens Pier Carlo Padoan et Carlo Calenda. Une discussion dans un contexte tendu après l'annonce par la France de nationaliser temporairement les chantiers navals STX. A Rome, on parle d'un acte « grave et incompréhensible ». La France parle, elle, d'une décision stratégique et souhaite élargir les discussions avec les Italiens au volet militaire.

C'est en terrain miné que Bruno Le Maire avancera avec ses homologues italiens, lui qui se garde depuis la semaine dernière de prononcer le mot de « nationalisation ». Il faut dire que le sujet est sensible, un accord avait précédemment été trouvé avec les Italiens, mais ils ne comportaient pas assez de garanties pour les Français.

L'Etat reprend donc la main, et souhaite faire baisser la participation italienne à 50% dans les chantiers navals de Saint-Nazaire, en compensation, le ministre apportera une offre de coopération militaire.

Une offre que Rome aura du mal à refuser tant les Italiens ont à cœur, tout comme les Français, de créer une industrie plus intégrée de la défense navale européenne devant une concurrence internationale de plus en plus féroce.

Saint-Nazaire est le dernier chantier français capable de construire des grands bâtiments de guerre, un outil industriel aujourd'hui entièrement dédié à la croisière.

Pour Paris, l'objectif est de garantir la pérennisation de cet outil et des compétences, mais aussi d'être sûr que ce savoir-faire ne partira pas en Chine - l'industriel italien Fincantieri, candidat à la reprise de Saint-Nazaire est associé aux chantiers de Shanghai pour construire des paquebots. L'enjeu est donc bien stratégique et la France ne compte pas prendre le moindre risque.

Le président du Conseil italien, Paolo Gentiloni, qui s’exprimait à la télévision, s'est engagé lundi soir à défendre avant tout les intérêts de l'Italie. « Nous verrons si de nouvelles propositions arrivent. Il est certain qu'entre pays amis et européens il faut collaborer. Mais nous défendons les intérêts italiens, nos intérêts nationaux. Nous le faisons avec tranquillité, mais aussi avec force », a-t-il déclaré.

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