« A quoi ça sert de mettre 14 personnes qui vont défendre la même politique ? » C’est la déception et la colère de Gérard Filoche. Figure de l’aile gauche du parti, il regrette la grande place laissée aux anciens proches de François Hollande.
C’est aussi pour cette raison que l’ancien député frondeur Pascal Cherki a voté contre cette direction. Il a l’impression de voir l’UMP au lendemain de l’échec de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2012. « Le fantôme de Sarkozy rôdait dans les couloirs de l’UMP à l’extérieur. Là, j’ai l’impression de voir le fantôme de François Hollande rôder à l’extérieur du PS. On doit parler de l’échec du quinquennat. Le PS s’est retrouvé hors-jeu après l’élection présidentielle et l’événement d’aujourd’hui le maintient durablement hors-jeu », témoigne Pascal Cherki.
Leurs voix ont en tout cas été en partie entendues. Jean-Christophe Cambadélis a accepté d’ajouter le député Régis Juanico. En échange, ce proche de Benoît Hamon a dû signer un engagement de loyauté au parti. Plus question pour Jean-Christophe Cambadélis d’avoir des frondeurs : « Nous ne voulons plus les 18 sons de cloche tels que nous les avons connus dans la période précédente. C’est vrai que cette direction est beaucoup plus homogène que celles qui ont existé jusqu’à présent. »
La direction collégiale va désormais travailler sur une feuille de route pour réanimer le PS. Elle sera présentée à la fin de l’été au sein du parti avant le vote des militants en septembre.