Avec notre envoyée spécial à Oradour-sur-Glane, Valérie Gas
Emmanuel Macron honore aujourd'hui une promesse qu'il avait faite lorsqu'il était venu à Oradour-Sur-Glane entre les deux tours de la présidentielle, le 28 avril 2017 : la promesse de revenir pour la commémoration du massacre s'il était élu président de la République.
Et c'est donc pour la deuxième fois en quelques semaines, qu'il va cheminer dans les rues du village historique laissé en l'état depuis ce 10 juin 1944, où les nazis avaient massacré sans pitié la population.
Pour assister à cette cérémonie, Emmanuel Macron va rester près de quatre heures à Oradour-sur-Glane où un millier de personnes sont attendues. Et il va prononcer le premier discours de son mandat consacré à la mémoire. Un thème auquel le président de la République veut accorder une importance toute particulière. Et son passage dans ce lieu symbolique de l'histoire française va donc lui offrir l'occasion d'engager une nouvelle séquence.
A la veille du premier tour des élections législatives, et après un début de quinquennat au cours duquel il a essayé de prouver qu'il avait une stature internationale, c'est donc l'image d'un président solennel, père de la Nation, qu'Emmanuel Macron va tenter de montrer aux Français. Un moyen d'habiter la fonction qu'il occupe et de lui donner le sens qu'il souhaite. Un président à la hauteur des enjeux historiques et des symboles.
A Oradour-sur-Glane, les SS veulent faire un exemple
Rappel des faits : le 10 juin 1944, une division de SS allemand remonte de Montauban vers le nord de la France. Il s’agit de porter secours au front allemand fragilisé par le débarquement, quatre jours plus tôt, en Normandie. Confronté à l’hostilité des maquis FTP dans la région, les Allemands veulent faire un exemple. Ce sera le village d’Oradour-sur-Glane.
Leur idée est simple : terroriser pour couper court à toute envie de résistance. Sous la menace, le garde champêtre doit rassembler les villageois. Quelques minutes plus tard, la division entre le village et demande aux habitants de se regrouper dans l’église. Hommes, femmes, enfants, handicapés : au total 642 personnes périront la plupart dans l’incendie délibérément déclenché par les officiers SS dans la chapelle, les autres seront mitraillés ou brûlés vifs au lance-flamme dans les rues de la bourgade. Ce n’est que quelques jours plus tard que le massacre sera découvert, des habitants du village voisin trouveront les cadavres dans les puits environnants.