Emmanuel Macron passe à l’offensive sur le terrain des symboles. Il était ce vendredi à Oradour-sur-Glane, ce petit village de la Haute-Vienne où la population a été massacrée par les nazis en juin 1944.
Le candidat d'En Marche ! a parcouru les rues de l’ancien bourg pendant près d’une heure guidé par Robert Hébras, âgé de 91 ans, dernier rescapé du massacre. A la fin de son parcours, il a rappelé le devoir de mémoire.
« Oublier ou décider de ne pas se souvenir, c’est prendre le risque de répéter l’histoire et les erreurs. De se souvenir, de préserver ce site et le vieux village où nous étions, c’est l’engagement de ne jamais oublier ces crimes », a-t-il déclaré.
« J’ai vu ici une page de l’histoire de France des plus noires et cette volonté à chaque fois de renaitre, de reconquérir, et c’est le visage que le nouveau village d’Oradour donne. C’est ce visage de la France avec toute sa mémoire que je veux porter aujourd’hui », a-t-il ajouté.
L'ancien ministre a aussi salué le travail de la commune et de l'Etat pour préserver le site. Il a ensuite déposé une gerbe de fleurs au cimetière attenant et a promis de revenir le 10 juin prochain, pour les commémorations annuelles du martyr, s'il est élu.
Les ombres du passé dans le duel Macron-Le Pen
Après l'épisode de l'usine Whirlpool d'Amiens où Marine Le Pen a pris de court Emmanuel Macron et l'a obligé à jouer en défense, le candidat d'En marche ! essaie de reprendre l'avantage.
Quel meilleur endroit du point de vue d’Emmanuel Macron pour mettre en valeur son opposition à Marine Le Pen, celle qu’il a qualifiée d’« héritière », l’héritière de Jean-Marie Le Pen qui avait comparé les « chambres à gaz » à un « point de détail de l’histoire » ? Marine Le Pen, la candidate qui a récemment nié la responsabilité de la France dans la rafle du Vel d’Hiv.
Dans la guerre des imagesque se livrent désormais Emmanuel Macron et Marine Le Pen, celle du candidat d’En marche ! à Oradour-sur-Glane doit donc peser lourd et symboliser cette campagne du second tour qui met en avant l’opposition radicale des deux candidats sur le plan des valeurs, des projets, des personnalités.
Une campagne dont le ton est monté d’un cran ces deux derniers jours, et qui montre qu’Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont décidés à se rendre coup pour coup.