Le virus informatique de type « rançongiciel », WannaCry, qui a fait 200 000 victimes dans 150 pays depuis vendredi n’a pas dit son dernier mot. « Il faut s'attendre à avoir dans les jours, les semaines à venir, des répliques régulières, a indiqué ce lundi, au micro de France Inter, Guillaume Poupart, le directeur général de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'informations (Anssi). Les attaquants mettent à jour leurs logiciels, les rendent plus performants, d'autres attaquants s'inspirent de leurs méthodes pour conduire des attaques à leur propre profit ».
Pour autant, il ne faut « pas vraiment » redouter un « cyberchaos », rassure le directeur général de l’Anssi. « Dans les pays qui ont recommencé à travailler, il n'y a pas de déclenchement catastrophique, a-t-il expliqué. Par contre, il y a quand même pas mal de victimes et c'est vraiment l'occasion de repasser des messages de prudence et de prévention sur cette question de sécurité informatique. »
D'autres cibles visées en France
Selon des experts, l'attaque a fait plus de 200 000 victimes dans au moins 150 pays.
En France, Renault a indiqué dès samedi avoir été touché par cette agression qui l'a obligé à arrêter la production dans plusieurs usines du groupe. Guillaume Poupart a indiqué lundi qu'il y avait « d'autres » cibles visées en France, mais n'a pas souhaité les nommer. « Les victimes restent avant tout des victimes et ce n'est pas à moi de rajouter du malheur au malheur, a-t-il justifié. On travaille avec eux, on essaie vraiment de rétablir au plus vite dans les cas les plus problématiques. »
Les auteurs de cette opération n'ont pas été identifiés, mais « manifestement, on a affaire à de la criminalité », assure-t-il : « Certaines mafias qui avant faisaient des trafics de drogues ou différents types de trafics, font aujourd’hui de l'attaque informatique. C'est plus facile, ça coûte moins cher, c'est beaucoup moins risqué et cela rapporte énormément ». « Pour l'instant, manifestement, peu de rançons ont été payées » et « c'est une bonne chose », car cela « alimente un cercle vicieux », a enfin assuré M. Poupart.
L’attaque continue à se propager en Chine
Avec une population de 731 millions d'internautes, la Chine n'est pas épargnée. L'autorité nationale chinoise de cybersécurité, citée ce lundi 15 mai 2017 par la presse d'Etat, a assuré que l'attaque continuait de se propager à travers le pays, mais à un rythme extrêmement ralenti.
Des « centaines de milliers » d'ordinateurs PC et près de 30 000 institutions, dont des agences gouvernementales, ont été touchés en Chine par la cyberattaque mondiale en cours depuis vendredi, selon Qihoo 360, une entreprise de référence de la cybersécurité dans le pays. Dans un rapport daté du dimanche 14 mai, Qihoo 360 explique que le logiciel malveillant s'est répandu particulièrement rapidement dans les établissements d'enseignement supérieur, affectant plus de 4 000 universités et centres de recherche.
Les médias officiels ont également rapporté ce lundi 15 mai que les services de police de plusieurs grandes villes chinoises avaient suspendu leurs activités, en-dehors des interventions urgentes, mais sans qu'un lien clair soit établi avec la cyberattaque.
(avec AFP)