« Moi je suis de gauche et je souhaite la réussite du nouveau président de la République », a lancé Bernard Cazeneuve devant environ 250 militants. Car pour l’ex-Premier ministre – il a présenté la démission de son gouvernement ce mercredi – un échec du quinquennat d’Emmanuel Macron permettrait à l’extrême droite de se poser en alternative.
« On ne peut pas partir aux élections législatives en disant nous sommes dans l’opposition pour toujours, comme si nous n’étions pas en situation d’apporter notre concours, d’être constructifs, positifs, contributeurs », a encore affirmé Bernard Cazeneuve.
Une allusion aux propos tenus ce mercredi matin par Benoît Hamon qui, sur France Inter, a déclaré qu’il était et qu’il serait « dans l’opposition à Emmanuel Macron », sans qu’il s’agisse d’une « opposition frontale ». Sans les nommer, l’ancien Premier ministre n’a d’ailleurs pas manqué de railler la volonté du candidat du PS à la présidentielle de créer un mouvement transpartisan le 1er juillet, et celle de la maire de Paris Anne Hidalgo et de nombreux autres élus de lancer le mouvement Dès demain.
« Au moment où nous devons mener la bataille (…) certains semblent tout à coup pris de la tentation de créer quasiment autant de partis qu’il y aurait de militants à l’intérieur du Parti socialiste. Je propose que plutôt que de faire cela, nous rassemblions nos énergies et nos forces pour (…) qu’il y ait autant de députés socialistes qu’il y en a aujourd’hui », a poursuivi Bernard Cazeneuve.
Car contrairement à son prédécesseur à Matignon Manuel Valls, Bernard Cazeneuve ne se résigne pas à la mort du Parti socialiste. « Je ne peux pas me résoudre à l'idée que cette maison, nous puissions la fermer sans autre préavis parce que la mode serait à autre chose », a-t-il dit. Bernard Cazeneuve cherche à faire tenir ensemble les murs d’un parti de plus en plus friables en limitant l’hémorragie des députés PS. Il reconnaît néanmoins que sa tâche sera difficile.