France: un 1er-Mai marqué par la présidentielle

La fête du travail donnera lieu cette année en France à de grands meetings des candidats à la présidentielle, à des manifestations contre l’extrême droite et au traditionnel hommage par Jean-Marie Le Pen à la figure de Jeanne d’Arc.

C’est un rassemblement dont se serait bien passée Marine Le Pen. Alors qu’elle s’emploie à élargir son électorat, Jean-Marie Le Pen se prosternera ce lundi devant la statue de Jeanne d’Arc avec ceux dont sa fille cherche à se débarrasser : les durs de l’extrême droite française.

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Ce dimanche encore, Marine Le Pen a cherché à se démarquer de son père, dénonçant ses « propos odieux » qu'il a tenus sur l’homosexualité après l’hommage au policier tué sur les Champs-Elysées et assurant « ne plus entretenir des relations » avec le président d'honneur du Front national. Jean-Marie Le Pen s’exprimera en fin de matinée, quelques minutes avant que sa fille ne tienne un meeting à Villepinte.

Les syndicats en ordre dispersé

C’est justement contre l’extrême droite que les syndicats appellent à manifester. Mais ils avancent cette fois en ordre dispersé. Oubliée l’union syndicale de 2002 après la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, il y aura deux défilés aux mots d’ordres différents. D'un côté, la CFDT et l'Unsa, qui se sont explicitement positionnés en faveur d’Emmanuel Macron pour le second tour de la présidentielle, appellent dès le matin à un rassemblement pour rejeter la vision identitaire et réactionnaire du Front national.

De l'autre, on trouvera unis de la place de la République à Nation la CGT, la FSU, Solidaires et Force ouvrière. Ceux-là adjoindront à leur refus du Front national des revendications contre les reculs sociaux qu’ils disent favoriser la montée de l'extrême droite, mais sans pour autant appeler à voter pour le candidat d'En marche!. Un fossé s'est en effet creusé entre ceux qui ont soutenu la loi Travail, dont Emmanuel Macron est l'un des inspirateurs, et ceux qui l'ont combattue jusqu'au bout.

On sera bien loin des 1,3 million de manifestants rassemblés en 2002 dans toute la France par l'ensemble des syndicats unis contre Jean-Marie Le Pen. L'objectif, modeste, est de faire mieux que les 84 000 personnes mobilisées l'année dernière pour le 1er mai.

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