« L'autorisation d'exploiter la centrale nucléaire de Fessenheim (...) est abrogée », prévoit l'article 1 du texte publié ce dimanche 9 avril dans le Journal officiel, qui précise toutefois que cette autorisation sera abrogée « à compter de la date de mise en service de l'EPR de Flamanville », censée intervenir au plus tôt en 2019.
La ministre de l'Ecologie et de l'Energie Ségolène Royal avait assuré vendredi que ce décret permettant l'arrêt de la centrale, promesse phare de François Hollande, serait pris d'ici la fin du mandat de ce dernier. Elle a ainsi qualifié le processus « d'irréversible ». « Le décret sur la fermeture de la centrale de #Fessenheim est signé et publié ce matin au JO. C'est dit c'est fait #transitionenergetique », a déclaré Ségolène Royal dans un tweet.
Nouveau délai
Le conseil d'administration d'EDF a toutefois obtenu, à l'issue d'une réunion mouvementée, le jeudi 6 avril, un nouveau délai pour que la demande officielle d'abrogation de l'autorisation d'exploiter la doyenne des centrales françaises ne soit transmise à l'Etat par l'énergéticien que dans les six mois précédant la mise en service de l'EPR de Flamanville.
Le décret, reprenant les conditions mentionnées par la délibération du dernier conseil d'administration d'EDF, précise en outre que la capacité nucléaire du parc de production d'EDF devait respecter la limite de 63,2 gigawatts (GW), soit son niveau actuel, plafond fixé par la loi sur la transition énergétique.
« Enfumage »
Plusieurs syndicats d'EDF ont dénoncé pour leur part une opération de communication, préjudiciable aux 2 000 emplois directs et indirects liés à la centrale alsacienne. « C'est un enfumage complet de la part de Ségolène Royal », a réagi auprès de l'Agence France-Presse Marie-Claire Cailletaud, porte-parole de la Fédération Mines Energie de la CGT, y voyant une simple « opération de com' ».
(avec AFP)