Ce n'est pas nouveau. Le fonctionnement de la forge Areva du Creusot est mis en cause par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le gendarme du nucléaire depuis 2005. En particulier, l'élément central de l'EPR de Flamanville, la cuve, conçue sur place, ne respecterait pas certaines normes de teneur en carbone, rendant ses composants fragiles.
Depuis, un audit interne de grande ampleur, sur une cinquantaine d'années, est mené. Citant le rapport rédigé par Yves Bréchet, le haut-commissaire à l'Energie atomique, Le Parisien rapporte que les dysfonctionnements trouveraient leur cause dans la dégradation du niveau de compétence technique de l'encadrement depuis vingt ans. Sans oublier des changements fréquents du personnel et un sous-effectif chronique.
Plus grave, depuis octobre, une enquête préliminaire est confiée à la gendarmerie suite à des soupçons de falsifications. D'après le rapport, l'encadrement serait allé jusqu'à « faire pression » pour que les dysfonctionnements ne soient pas rapportés.
Du côté d'Areva, on affirme qu'un renouvellement des cadres a eu lieu depuis. En dépit de tous les manquements, l'auteur du rapport ne préconise pas de fermer le site. D'après lui, quelques adaptations suffiraient à lui donner la capacité de forger toutes les pièces des réacteurs électronucléaires en France.