Avec notre envoyé spécial à Cayenne, Pierre Olivier
Il est 3h30 du matin, dans la nuit de samedi à dimanche, quand les membres des collectifs sortent de la préfecture de Cayenne. Les visages sont graves : « Nous sommes encore loin du compte. Mais vraiment loin du compte ».
José Mariéma, du collectif des Toukans, estime que les mesures proposées ne répondent aucunement aux besoins. « Nous demandons [des compensations pour] presque cinquante années de retard, cinquante années de délaissement, s’insurge-t-il. On nous parle de cinq ans, des projets sur cinq ans. Ce n’est pas ce qu’on a demandé. Ils sont hors-jeu ! Ils ne sont pas connectés, ils n’ont vraiment rien compris quoi ! »
Economie, santé, énergie, éducation, autant de domaines restés cette nuit sans réponse.
D’après les collectifs, la ministre des Outre-mer Erika Bareigts aurait posé un ultimatum : signer un accord ce dimanche ou arrêter les négociations.
Davy Rimane, de l’UTG Energie, est en colère : « On ne va pas faire des choses à la petite semaine [à la va-vite] pour faire plaisir à des personnes qui sont là de passage pendant 48 heures ou 36 heures. Quoi qu’il en soit, on va attendre 11 heures, et à partir de là, s’ils sont là on verra, s’ils ne sont pas là on verra de la même manière. Nous pourrons prendre une posture aussi plus ferme, plus dure, plus rigide ».
Il n’y a pas de certitude que la ministre des Outre-Mer sera présente à 11 heures (16h heures à Paris) pour la reprise des négociations, Matthias Fekl, ministre de l'Intérieur ayant lui regagné Paris samedi soir. En cas d’absence, les collectifs promettent un réel durcissement du mouvement.