Avec notre envoyé spécial à Cayenne, Pierre Olivier
Chaque rencontre entre les ministres et les collectifs est racontée ici en direct comme un match de football. Hier vendredi, pendant près de sept heures, les ministres ont rencontré les différents acteurs locaux, sans faire aucune déclaration. L’attente est donc à son comble, avec ces questions : quel budget débloquer pour la Guyane, quelles nouvelles infrastructures actées ou encore quelles aides pour l’emploi local. Les Guyanais vibrent au fil des discussions et résumés des médias, les yeux rivés sur leurs écrans, l’oreille vissée à la radio.
Certains entrent même dans des restaurants pour suivre l’évolution des négociations. « En voyant qu’on avait mis le direct à la télé, les gens rentraient, raconte une restauratrice. Le restaurant était plein de gens qui ne venaient pas manger, mais qui venaient partager leurs points de vue, écouter les infos parce qu’ils n’avaient pas accès au Facebook live. C’est ce qu’on vit, c’est ce que les Guyanais vivent aujourd’hui. »
Sur les barrages routiers, partout dans le département, des postes de télévision ont été installés pour regarder les médias locaux. « Ils ont fait vraiment un job formidable. Ils étaient là-bas à la préfecture, ils nous ont retransmis ça le mieux qu’ils pouvaient, ils ont essayé d’interroger un maximum de gens. Ah c’était très pro, c’était bien, bravo ! », se félicite un homme. On avait le sentiment d'être avec les négociateurs dans la salle, explique t-il.
Cette soif de transparence sur les discussions et cette envie de ne pas en perdre une miette, le Collectif des 500 Frères l’a bien entendue. Ils ont d’ailleurs obtenu que les journalistes puissent assister à une partie des discussions initialement prévues à huis clos.