Avec notre envoyée spéciale à Lille, Anissa El Jabri
Répartition des rôles, classique : cogner sur Valls, c’est pour Martine Aubry. La maire de Lille, qui le déteste, s'est fait plaisir, ce mercredi : « Macron-Valls, certains sont surpris, pas moi. Qui se ressemble, s’assemble ! »
« Quand la parole donnée ne compte pas, quand les valeurs sont oubliées, quand on préfère les carrières personnelles et le pouvoir plutôt que les valeurs, voilà... Quel renoncement ultime que de tourner le dos aux deux millions de Français qui ont voté à la primaire, à ces milliers de militants socialistes qui font campagne, a poursuivi l'anciennce première secrétaire du PS. Alors à tous ceux qui nous disent, je vais ailleurs mais je reste socialiste. Moi, je leur dis clairement : on n’est pas socialiste par déclaration. On est socialiste parce qu’on défend des valeurs. »
Et Benoît Hamon de poursuivre sur la lancée, en faisant la leçon à ses camarades : « Je le dis à mes amis, parce qu’ils restent mes amis, vous n’êtes pas d’accord avec moi, j’avais déjà compris. Je ne suis pas tout à fait surpris, mais cette question démocratique est trop fondamentale pour que nous laissions le Front national enfoncer des coins entre nous. »
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Dans ces terres du Nord, travaillées par l’extrême-droite, le candidat du Parti socialiste pour la première fois concentre ses flèches sur le Front national : « Comment appelle-t-on un groupe de femmes et d’hommes qui veulent imposer la loi du silence par l’intimidation permanente ? Comment appelle-t-on un groupe dont la dirigeante mise en examen se joue de la justice et refuse de se présenter devant elle ? Un groupe dont la colonne vertébrale est une dynastie familiale entourée d’hommes sans scrupule ? Dans d’autres pays, on appelle cela "la mafia" ; en France on appelle cela le Front national. »
S’afficher en opposant au FN, une tentative aussi de se placer en meilleur adversaire de second tour. Ce second tour qui jamais dans cette campagne n’a paru aussi inatteignable pour le candidat.