France: la discrimination à l'emploi a la peau dure

La discrimination est toujours bien présente dans le monde du travail. C'est le constat du 10e Baromètre de la perception des discriminations organisé par le défenseur des droits. Et ce n'est pas une surprise puisque la semaine dernière, le ministère du Travail a épinglé plusieurs entreprises (Accor Hotel, Courtepaille) pour avoir fait des différences à l'embauche entre le CV d'un nom de famille à consonance française et un autre à consonance maghrébine. La stigmatisation reste compliquée à repérer car difficile à prouver et les chiffres restent au fil des années préoccupants.

Un actif sur trois estime avoir été privé d’un travail ou d’une promotion à cause de son adresse, son nom de famille ou encore son handicap. Mais pour Jacques Toubon, le défenseur des droits, un groupe est particulièrement victime de ces discriminations : « Des jeunes femmes, c’est-à-dire entre 18 et 44 ans, maghrébines, asiatiques ou noires, peuvent être à un niveau de plus de 60 % victimes de discrimination ».

Pourtant il existe le CV sans photo, les programmes de diversité sociale dans certaines entreprises, mais pour Jacques Toubon, après l’embauche, l’ascenseur social tombe en panne : « Ce que l’on appelle le plafond de verre continue à exister et quelquefois c’est un plafond qui est plus qu’un plafond de verre, c’est un véritable plafond de béton ».

Et même si le défenseur des droits alerte les autorités chaque année, il se heurte souvent à un mur : « Nous avons proposé l’an passé qu’on mette dans la loi l’obligation d’établir et de publier dans les entreprises un certain nombre d’indicateurs sur les éventuelles discriminations dans le déroulement des carrières, le législateur n’a pas retenu ».

Il lui reste l’espoir d'être entendu par des chefs d’entreprises et de les pousser à ouvrir les portes à la diversité.

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