Présidentielle 2017: le porte-à-porte numérique

La campagne présidentielle 2017 en France marque un virage technologique. Pour attirer les suffrages, les équipes des candidats se tournent vers le numérique, en utilisant notamment des logiciels de ciblage des électeurs.

Ils s’appellent NGP Van, NationBuilder, DigitalBox, etc... Ces logiciels, venus souvent des Etats-Unis, sont devenus indispensables aux hommes politiques. Donald Trump, Hillary Clinton, Bernie Sanders les ont utilisés pour la présidentielle américaine, marchant dans les pas de Barack Obama, précurseur dès 2008. Ces machines de guerre numériques ont traversé l'Atlantique, si bien que Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, Alain Juppé, ou encore François Fillon s’y sont convertis.

Cibler et remobiliser

L’idée de départ, c’est que pour gagner une élection, il faut avant tout viser juste. Il ne sert à rien de bombarder de mails, SMS, publications sur les réseaux sociaux, si tous ces messages se perdent dans l'océan du Big Data (mégadonnées en français). Il faut cibler les électeurs potentiellement réceptifs, ceux par exemple qui ont déjà voté pour vous, et qu'il faut remobiliser le jour du scrutin.

Communauté numérique

Le qualitatif plutôt que le quantitatif, voilà donc l’objectif. Encore faut-il avoir l'information. Et c'est le nerf de la guerre : emmagasiner les contacts. Ces logiciels spécialisés fournissent ainsi au candidat un site internet personnalisé, en créant une « communauté numérique ». On vous demande votre adresse électronique, on vous relance, avec par exemple des tweets automatisés. Les militants qui vous rencontrent sur le terrain complètent votre profil, pour que vous puissiez recevoir des messages individualisés. On vous encourage aussi à donner de l'argent pour la campagne du candidat.

Algorithmes et porte-à-porte

Les méthodes à l'ancienne seraient-elles donc révolues ? Pas complètement en fait. Les colleurs d'affiches continuent de se disputer les espaces libres, le porte-à-porte reste une méthode largement utilisée. Mais pour orienter les militants dans le bon quartier, dans la bonne rue, on utilise des algorithmes, en fonction des résultats des élections précédentes, du niveau de richesse local, etc... Les « marcheurs » d'Emmanuel Macron ont ainsi grâce à leur smartphone, établi une feuille de route, et remonté les informations en temps réel.

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