La publicité des signatures n’aura pas arrangé les choses. Selon nos confrères du Figaro, ce sont des dizaines et des dizaines de maires ruraux, toutes tendances confondues, qui ont décidé de boycotter les parrainages cette année.
Comme dans les grandes villes, les rebondissements de la campagne électorale 2017 ont déboussolé les électeurs des petites communes. Daniel Mignot craint de semer la zizanie auprès de ses 386 administrés. Le maire de Bois-Normand-près-Lyre dans l’Eure n’a pas signé de parrainage cette année. « J’étais pour faire un parrainage, mais je dois avoir une réserve à cause de tout ce qui se passe actuellement, surtout les mises en examen et tout ça. Les gens ne savent plus sur quel pied danser », explique-t-il.
Des électeurs décontenancés, et des maires qui se disent oubliés des politiques. Nadine Kersaudy est maire de Cléden-Cap-Sizun, une commune du Finistère de 986 habitants. Elle aussi fait la grève des parrainages : « Nous sommes très sollicités. Tous les jours il y a 2-3 courriels de personnes qui ont envie de faire valoir leurs idées. Et ce que l’on remarque au niveau des partis traditionnels, c’est qu’on s’intéresse à la ruralité en période électorale et de préférence pendant la présidentielle et après on nous oublie. »
Oubli des territoires, parmi les réformes les plus critiquées, la loi de décentralisation votée en 2015, associée à des transferts de compétences vers les intercommunalités et des baisses de dotation.
→ Infographie à (re) voir : Election présidentielle 2017 [Repères]