France: encore trop de discrimination dans l'accès au logement

Le ministère du Logement et de l'Habitat durable a initié une mobilisation avec des partenaires associatifs et scientifiques pour mieux lutter contre la discrimination à l'accès au logement. C'est dans ce cadre qu'une étude du CNRS basée sur un testing de grande ampleur à Paris a été menée en avril et mai 2016. Les résultats publiés ce jeudi 2 mars confirment bien que les personnes portant des noms à consonance maghrébine ont moins de chance de visiter un logement dans la capitale que celles ayant un nom qui sonne français.

Sans surprise, les résultats de cette étude montrent qu'il existe une discrimination ethnique à Paris, même si les candidats au logement sont solvables. Yannick l'Horty du CNRS, a dirigé les opérations : « On trouve effectivement que rajouter un signal de stabilité financière, en indiquant que je suis fonctionnaire, augmente très fortement les chances d’accéder à un logement pour le candidat franco-français. Mais ce n’est pas du tout le cas pour le candidat maghrébin. Il n’y a pas d’augmentation significative des chances d’accéder à une visite lorsque qu’un Maghrébin signale qu’il est fonctionnaire. »

30% de chance en moins...

Les Maghrébins ont en effet 30% de chance en moins de visiter un logement que les candidats ayant un nom Français. Face à cette forte discrimination, la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, veut s'appuyer sur ces études pour sensibiliser les agents immobiliers : « C’est vrai qu’il faut qu’on rappelle que le rejet d’une personne du fait de son origine est illégale. Dans les semaines qui viennent, je dois renvoyer un courrier à l’ensemble des professionnels de l’immobilier avec le rappel tout simplement de ce dit la loi autour de leurs obligations. Puis derrière, dans les mois qui viennent, il y aura en effet des publications communes sur les résultats à venir. »

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