C'était il y a à peine deux mois et demi. Une éternité pour François Fillon. C'était avant le Penelopegate. Son seul souci à l'époque : adoucir un projet santé attaqué par la gauche, mais aussi par une partie de son camp.
Depuis, le candidat a revu sa copie. Il le fallait. D'abord parce que le projet suscitait un malaise au sein même des élus de droite. Comme Bernard Accoyer, le patron du parti Les Républicains, certains craignaient que des soins ne soient plus remboursés par la Sécurité sociale au détriment des classes moyennes.
Il y a eu ensuite les cafouillages de communication avec des porte-paroles pas très au point. A l'image de Jérôme Chartier, qui différenciait « gros rhume (remboursé) et petit rhume (pas remboursé) ».
Malaise
Et puis François Fillon lui-même est resté flou. Il a eu beau dénoncer des « caricatures », promettre des « précisions », il ne parvient pas à dissiper le malaise.
Le candidat est obligé de reculer et d'enrober sa retraite stratégique. Mi-janvier, il organise des consultations entre son équipe et les professionnels de santé. Histoire de bien montrer qu'il écoute avant de décider.
Son nouveau projet aurait dû être présenté au début du mois. Avec l'affaire Fillon, le sujet autrefois polémique est aujourd'hui presque secondaire.