En demandant des « mesures spécifiques de protection et de vigilance », l'Elysée s'est gardé de donner la moindre précision sur la nature ou l'origine des menaces redoutées. Mais les regards se tournent une nouvelle fois vers le Kremlin. Ainsi, un peu plus tard dans la journée, à l'Assemblée nationale, le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, évoquant nommément la Russie, a déclaré que la France « n'acceptera aucune ingérence que ce soit dans son processus électoral ».
Les partisans d’Emmanuel Macron se sont encore relayés ce mercredi sur les plateaux de radio et de télévision pour dénoncer les attaques informatiques contre le site internet d’En Marche!. Ils en ont compté 4 000 en un mois, dont la moitié viendrait d’Ukraine.
A l’Elysée, François Hollande ne précise pas combien d’argent sera consacré à l’élaboration d’un bouclier protégeant les partis politiques du piratage. Trois menaces existent : le vol de données confidentielles (pour un parti politique, ce sont par exemple des devis, des documents en préparation, voire des données personnelles de sympathisants) ; une saturation des réseaux entraînant un blocage complet des ordinateurs ; ou encore la fausse propagande, des rumeurs lancées sur Internet contre un candidat qui lui font passer plus de temps à démentir qu'à se concentrer sur son programme.
Comme les Etats-Unis et les autres pays européens, la France se sait menacée. Mais contrairement à leurs voisins britanniques, les Français ont tardé à prendre en compte la gravité du dossier. Depuis un an, les partis politiques, les entreprises, mais aussi les hôpitaux, les musées et les administrations sont invités à organiser des séminaires pour leurs personnels. Ces stages destinés à donner de nouveaux réflexes vis-à-vis des mots de passe ou des manipulations de son ordinateur figureront parmi les propositions que le gouvernement attend.
Y seront aussi mentionnés les cyber-soldats. Une première école existe en Bretagne depuis dix ans, une autre vient d'être créée sous l'égide du chef des armées. Quelque 2 600 jeunes recrues y seront formées avec des premières promotions d'ici 2019.