« Un phénomène nouveau et inquiétant est en train de se produire au cœur de la campagne présidentielle française », commence Richard Ferrand dans sa tribune publiée dans Le Monde ce mardi. Pour le secrétaire général du mouvement En Marche! la Russie tente de déstabiliser Emmanuel Macron de diverses façons.
Le site internet du mouvement serait ainsi régulièrement visé par des attaques informatiques, menées pour moitié depuis l’Ukraine, réputée pour servir de relais par de nombreux pays. La nature de ces attaques prouve qu’elles « sont organisées et coordonnées par un groupe structuré et non par des hackers solitaires », affirme Richard Ferrand. Dans une interview au Le Monde, le responsable numérique de la campagne d’Emmanuel Macron, Mounir Mahjoubi, précise que le site d’En Marche! a ainsi subi 4 000 attaques en un mois, mais admet que le doute demeure sur leur origine exacte.
D’après Richard Ferrand, ces accusations sont corroborées par les récents propos du fondateur de WikiLeaks Julian Assange qui a affirmé au journal russe Izvestia détenir des « informations intéressantes » provenant des emails piratés d’Hillary Clinton concernant Emmanuel Macron. Surtout, le secrétaire général d’En Marche! dénonce une campagne de rumeurs menée par les sites Sputnik News et Russia Today (RT) et abondamment reprise sur les réseaux sociaux et par les médias français. « Leurs choix tactiques dans la présidentielle française sont révélateurs : Mme Le Pen et M. Fillon sont mystérieusement épargnés, comme si leur proximité notoire avec le pouvoir russe les immunisait contre les calomnies dont Emmanuel Macron est la cible », note encore Richard Ferrand.
De fait, les deux médias de propagande russes relaient des accusations et des rumeurs non vérifiées, souvent venues de personnalités ou partis français, mais ne publient pas forcément les démentis. Cela a été le cas concernant des rumeurs sur Emmanuel Macron.
« Une tentative de contrôler l'opinion publique »
Sputnik et Russia Today ont rejeté les accusations du mouvement En Marche!, parlant d’informations mensongères et infondées. Ces allégations ne sont « qu’une tentative de contrôler l’opinion publique », affirme Sputnik sur son site. Les deux médias en ligne destinés à l’étranger sont totalement soutenus par le Kremlin, indique notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne. Pour le porte-parole de la présidence, il n’y a pas, dans les reportages de RT et Sputnik de preuve de critiques d’un candidat et de soutien à un autre candidat dans la présidentielle en France.
Dimitri Peskov se réjouit même de la popularité de ces médias et félicite ceux qui les dirigent. En revanche, il juge « absolument absurde » de dire que les médias russes cherchent à influencer l’opinion publique. Il ajoute que les personnalités politiques françaises se critiquent beaucoup, ayant recours à tous les médias, y compris la presse étrangère.