C'est un véritable passage à tabac que raconte Mohamed K. à L'Obs. Agé de 22 ans, il raconte à l’hebdomadaire comment un contrôle de police a dégénéré. La scène se passe à Aulnay-sous-Bois, une semaine avant la violente interpellation de Théo. Trois policiers conduisent Mohamed dans un hall d'immeuble. Parmi eux, le jeune homme reconnaît l'agent que les habitants du quartier surnomment « Barbe Rousse ». Le même, précise-t-il, qui a pénétré Théo avec sa matraque.
Coups de pied, coup de poing au visage, dans le dos, dans le ventre. Mohamed K. relate la violence des trois policiers, son sang qui coule. « Ils me traitent de sale noir, ils me crachent dessus », raconte-t-il à nos confrères. Il accompagne son récit de photos, avant et après l'agression. Les yeux sont gonflés, le visage tuméfié.
Le jeune est placé en garde à vue pour « outrage et rébellion ». Mais comme il a du mal à respirer, il est emmené à l’hôpital où le médecin lui prescrit cinq jours d’interruption de travail avant de le renvoyer au commissariat. Il y reste 24 heures. Depuis, il a décidé de porter plainte. C’est maître Eric Dupont-Moretti, qui défend déjà Théo L., qui se charge du dossier.
En déplacement à Sarcelles ce mardi, Bruno Le Roux a affirmé vouloir faire la lumière sur cette affaire. Le ministre de l'Intérieur a ainsi annoncé avoir saisi l'IGPN. La police des polices enquêtera également pour le compte du parquet de Bobigny qui vient d'ouvrir une enquête préliminaire. Cette enquête devra « déterminer l'existence ou non de faits de violences volontaires commis par les fonctionnaires de police à l'occasion de l'interpellation, le 26 janvier 2017 d'une personne susceptible de vendre des stupéfiants », affirme le parquet dans un communiqué.