La chambre 16-2 du tribunal correctionnel de Paris est remplie. Et pour cause : cinq affaires sont au programme.
La première, c'est celle d'une consultation de sites jihadistes. Le prévenu, 18 ans, répond par monosyllabes à la présidente. Celle-ci fait preuve de patience. Elle le relance. Elle connaît très bien les sites et les vidéos qu'a consultés ce jeune homme.
C'est le but de ce système des circuits courts : une équipe de magistrats spécialisés dans le domaine, capable de juger rapidement les cas les plus simples.
Ce mardi, comme désormais tous les premier mardi du mois, les prévenus défilent à la barre. Ici, pas de ténor du barreau, une à deux heures sont nécessaires pour traiter un dossier.
Cela rappelle les comparutions immédiates, la procédure la plus expéditive de la justice française où une dizaine de délits, parfois graves, peuvent être jugés en une journée.
Avec ces circuits courts, les avocats craignent une justice d'abattage. L'impression est là, mais elle est contrebalancée par l'expertise des magistrats.
Mais on le sait, il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Comme lors de cette affaire de préparation individuelle d'un acte de terrorisme. Elle a été renvoyée : l'expertise psychiatrique du prévenu n'avait pas pu être réalisée à temps.