Au tribunal de Bobigny, Franck Alexandre
On l’a entendu hurler bien avant qu’il ne pénètre dans le box des accusés. Et puis il a surgi dans la salle, les mains entravées, encadré par de nombreux policiers. Jawad Bendaoud vocifère et lâche une bordée d’injures à l’adresse de son escorte. Son répertoire d’insultes est large. Il se plaint aussi d’avoir reçu des coups de matraque et il promet aux policiers de les retrouver dès qu’il sera libre.
La présidente du tribunal le renvoie aussitôt au dépôt. Maître Xavier Nogueras, son avocat, ne comprend pas ce qu’il se passe. « La moindre sortie de détention c’est pour lui quelque chose d’important. Il attendait de s’expliquer sur ces faits et force est de constater qu’il a encore été empêché, pas par l’autorité judiciaire, mais par les personnes qui étaient censées le prendre d’un point A et l’emmener à un point B », dénonce l’avocat.
Jawad Bendaoud a été placé en garde à vue pour outrages et apologie du terrorisme. Détenu à l’isolement depuis un an, le logeur d’Abdelhamid Abaaoud a complètement craqué, pris dans une spirale judiciaire infernale d’une affaire terroriste qui visiblement le dépasse complètement.