Face caméra, le matin de l'assaut de Saint-Denis, Jawad Bendaoud jurait ne pas connaître les personnes qu'il logeait. Il assurait ne pas savoir qu'Abdelhamid Abaaoud, sa cousine Hasna Aït Boulahcen et un troisième homme, toujours non identifié, étaient impliqués dans les attentats du 13 novembre.
Cependant, à en juger par les SMS qu'il a échangé par la suite avec sa petite amie, Jawad Bendaoud devait en savoir un peu plus. En effet, il a confié à sa petite amie avoir trouvé ses hôtes suspects.
De fait, son discours devant les enquêteurs a évolué. « Je me doutais qu'il y avait quelque chose de pas clair. Je m'en doutais, mais je voulais l'argent » a-t-il déclaré.
Cet argent, il l'a reçu pour avoir hébergé Abaaoud et ses deux comparses. Cinquante euros pour lesquels il est aujourd'hui mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle.
L’une de ses connaissances, Mohamed, est poursuivie pour les mêmes chefs d'accusation. Ce dernier aurait servi d'intermédiaire entre Hasna Aït Boulahcen et Jawad Bendaoud.
Malgré leurs dénégations, la justice suspecte sérieusement les deux hommes d'avoir aidé, en connaissance de cause, des « personnes en cavale ». Et ce, pas seulement par appât du gain, mais également par proximité idéologique.
Les révélations du journal Le Monde: Jawad Bendaoud, logeur de terroristes du 13 novembre : « Je m’en doutais mais je voulais l’argent ».