Il est apparu subitement à la télévision. Le 18 novembre 2015 à Saint-Denis, alors que le Raid donne l'assaut contre l'appartement ou s'est retranché Abaaoud, Jawad Bendaoud est interpellé sous le regard des caméras. Cheveux gominés, doudoune noire et sacoche en bandoulière : « J'ai rendu service », dit-il. Pour la France entière, il devient le logeur.
Petit caïd, marchand de sommeil, Bendaoud, 30 ans, fut le premier mis en examen dans l'enquête sur les attentats.
Incarcéré, il fait néanmoins entendre sa voix, avec une certaine faconde, il écrit ainsi beaucoup au juge d'instruction. Exemple : « Depuis ma sortie de prison en 2015, j'ai même pas préparé un repas et vous me parlez de préparer un attentat. » Ou encore au sujet d'Abaaoud: « Je l'ai vu dix minutes, vous croyez que je suis profileur pour savoir ce qu'il a fait. »
Ce jeudi, il comparait pour un modeste délit : la détention de 20 g de cocaïne. Mais il est possible que Jawad le bavard s'étende un peu plus sur l'accueil qu'il a réservé à Abaaoud, le maître d'œuvre des attentats du 13-Novembre.