avec notre envoyée spéciale, Anissa el-Jabri
Cette fois, il ne s’est pas exprimé en marchant sur scène. Les meetings de la primaire en forme de « stand-up », c’est fini. Pour ce que l'un de ses proches a qualifié de « passage obligé », Benoît Hamon s’est cette fois tenu debout derrière un pupitre. Voilà pour la forme.
Car pour le reste, le candidat n’a pas bougé d’un pouce. Les quelques ministres présents, une partie de la jeune génération - Matthias Fekl, Najat Vallaud-Belkacem -, ceux-là étaient assis au coude-à-coude avec Arnaud Montebourg, Aurélie Filippetti... Ceux qui ont quitté le gouvernement en même temps que Benoît Hamon.
Pendant le clip de campagne, à peine une image furtive de Manuel Valls. Si Benoît Hamon a rendu hommage à François Hollande pour son action au Mali - « il a sauvé des vies », a dit l’ex-ministre -, là aussi le passage a été rapide.
On l’a compris, le candidat veut tourner la page du quinquennat : « Ce bilan a aussi laissé des personnes mécontentes, qui le rejettent, qui le critiquent. Il ne faut pas mépriser cela, au moment où nous voulons rassembler. Il faut tenir compte de ce qu’ils disent, de leur déception, de leurs inquiétudes, et transformer cette colère en une aspiration à construire quelque chose qui nous dépasse, nous transcende et nous tourne vers l’avenir. » Et de préciser : « de toute façon, l’exemple de Lionel Jospin en 2002 nous a appris qu’un bilan ne fait pas tout pour gagner une présidentielle. »
Revenu universel, social-écologie, « 49-3 citoyen », refus du « président homme providentiel »... Benoît Hamon ne change pas une ligne à son discours, précis, détaillé, parfois au risque de flottement dans la salle. Un contraste, une opposition sans le dire à Emmanuel Macron, son adversaire et concurrent désormais désigné.
« Macron disait qu’il fallait augmenter le temps de travail pour les jeunes et le baisser une fois qu’on était un peu plus vieux. Typiquement la proposition de quelqu’un qui jongle avec les fuseaux horaires, les nouvelles technologies mais qui ne connaît rien du travail aujourd’hui dans notre pays. »
A Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon a redemandé de ne pas exiger « des têtes » comme préalable à toute discussion. « Oui, il y a des désaccords entre nous, comme il y en a toujours eu dans la gauche », a-t-il lancé.
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