Emmanuel Macron a commencé par une déclaration d’amour à ses partisans. « Aujourd’hui, je vous aime farouchement », a-t-il lancé en guise d’introduction de son discours au palais des sports de Lyon devant une salle comble et très enthousiaste.
Visiblement très satisfait de cette mobilisation, Emmanuel Macron s’est fait plaisir en déclarant : « ce n’est pas une démonstration de force, c’est une démonstration d’envie. » Mais ce meeting était bien destiné à impressionner ses adversaires.
Alors que l’on entre dans la dernière ligne droite avant l’élection, le candidat d’En marche! affiche désormais clairement son objectif, celui d’être présent au second tour de la présidentielle et de gagner. Il n’en a pas dit plus sur son programme, qu’il doit présenter d’ici début mars, mais il a décliné son projet autour de trois piliers : liberté, égalité, fraternité, avec « le rassemblement » comme mot d’ordre.
Le match est lancé
Pendant son meeting, Emmanuel Macron a décoché ses principales flèches contre Marine Le Pen, elle aussi présente à Lyon. Il a nié à cette dernière « le droit de parler au nom du peuple ». Un proche reconnaît l’offensive, en expliquant que la présidente du Front national n’a pas « le monopole des patriotes ».
A quelques kilomètres de là, c’est précisément le Front national qui, lui aussi, a lancé son offensive contre le candidat d’En marche!. Les cadres du parti d'extrême droite ont beau répéter qu’ils ne craignent pas Emmanuel Macron, ils n’ont pourtant pas cessé de le cibler toute la journée de samedi.
Macron, « fringant poulain du parti de l'étranger »
La charge la plus virulente est venue d’un comédien, nouveau rallié au parti d’extrême-droite. Franck de Lapersonne a violemment attaqué Emmanuel Macron, provoquant rires et applaudissements. « Emmanuel Macron, le fringant poulain du parti de l’étranger, la poupée aguichante de la finance internationale ! Ce n’est pas en parlant l’anglais chez les Allemands, que l’on défendra la culture française. Molière ne parlait pas anglais et Victor Hugo n’a pas appris l’arabe à l’école et moi, ça me fait plaisir de le savoir. »
Les militants ne sont pas plus tendres avec l’ancien ministre de l’Economie, à l’image de Lydia. « C’est l’adversaire de la France, parce que c’est quelqu’un qui est complètement lié à la haute finance internationale et qui vient nous raconter qu’il est pour le peuple. Alors que le peuple, il l’ignore complètement. »
« Macronchon »
Florian Philippot, le bras droit de Marine Le Pen, se féliciterait presque de sa venue à Lyon : « il fait son Mélenchon, ou son Macronchon en l’occurrence. Il nous suit, il nous démontre donc qu’on est au centre de cette campagne. »
François Fillon étant en grande difficulté, le Front national donnerait l’impression d’avoir changé de cible. Signe de cette évolution : Marine Le Pen devrait s’en prendre directement à Emmanuel Macron ce dimanche, en dénonçant notamment « le monde de l’argent-roi ».
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