Affaire Fillon: le jeune parquet national financier en première ligne

Le parquet national financier, né il y a trois ans dans la foulée du scandale Cahuzac, mène avec rapidité l'enquête sur les emplois présumés fictifs de Pénélope Fillon et de deux des enfants du candidat du parti Les Républicains à l'élection présidentielle. Un parquet devenu incontournable dans le paysage judiciaire français.

Agir avec célérité et pourfendre la délinquance en col blanc, ce pourrait être la devise du jeune parquet national financier. En deux ans, 31 affaires ont déjà été jugées et les quinze magistrats de ce parquet spécialisé gèrent à ce jour 400 procédures, dont près de la moitié des dossiers concernent des atteintes à la probité.

Sous la direction de la procureur Eliane Houlette, le PNF a prouvé son utilité et a connu un certain nombre de succès devant les tribunaux. Jérôme Cahuzac, ex-ministre du Budget et fraudeur fiscal, a ainsi été condamné à trois ans de prison ferme. Quant à Claude Guéant, il vient d'être condamné en appel à un an de prison ferme dans l'affaire des primes en liquide du ministère de l'Intérieur.

Des batailles gagnées, d'autres non

Le PNF a aussi essuyé quelques échecs. Début janvier, notamment, le tribunal correctionnal de Paris a prononcé une relaxe générale dans l'affaire des héritiers Wildenstein. Marchands d'arts, ils étaient poursuivis pour une fraude fiscale d'un demi-milliard d'euros. La justice n'a pu entrer en voie de condamnation faute de loi incriminant les faits.

Mais le parquet national financier français a surtout prouvé qu'il pouvait agir vite. Il s'est ainsi saisi de l'affaire concernant François Fillon et sa famille le jour même des premières révélations de l'hebdomadaire satirique Le Canard enchaîné sur le sujet, et a prévu de boucler l'enquête en seulement quelques semaines.

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