Avec notre envoyé spécial à Charleville-Mézières, Anthony Lattier
A celles et ceux qui se demandaient s’il pouvait tenir, François Fillon répond par une formule de circonstance : « "Ardennes tient ferme". C’est la devise d’un régiment que j’ai aidé à maintenir à Charleville-Mézières. Eh bien ça sera la mienne ! »
François Fillon n’entend pas rendre les armes, même s’il reconnaît, le doute s’est installé : « Je comprends que ces accusations troublent certains d’entre vous. Mais mes amis, des mensonges, fussent-ils répétés cent fois, ne parviendront jamais à constituer une demi-vérité. »
Il poursuit : « Que me reproche-t-on ? On me reproche d’avoir voulu que mon épouse soit la première de mes collaboratrices, elle qui depuis 40 ans construit avec moi mon parcours, tous les jours. Il n’y a cela rien d’illégal. Et j’assume le choix qui fut le mien de m’appuyer sur elle, sur mes proches. »
Il faut dire que la tempête médiatique et judicaire qui s'abat sur le candidat de la droite, liée aux emplois présumés fictifs de sa femme à l'Assemblée nationale, a repris de la vigueur hier. Alors que François Fillon tenait meeting, un nouveau témoignage accablant a été diffusé dans l'émission Envoyé spécial sur France 2 : celui de Penelope Fillon elle-même, affirmant à une journaliste anglaise en 2007, qu'elle n'avait « jamais été l'assistante [de son mari] ou quoi que ce soit de ce genre. »
A Charleville-Mézières, le doute est installé. « Bien évidemment, j’ai été fortement déçu et je me pose quand même beaucoup de questions », témoigne un militant dans la salle.
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Mais pour la plupart des personnes présentes hier soir, François Fillon reste l’homme de la situation et ce meeting était « super... super ». « On est toujours un petit peu troublés par ce qui se passe, c’est évident, concède un autre militant. [Mais] pour moi, ce n’est pas rédhibitoire du tout par rapport aux enjeux qu’a ce pays devant nous. Ce n’est pas rédhibitoire du tout. »
Des supporters qui ont entendu le message de leur candidat : « Alors oui, mes amis je vous demande de m’aider à résister ! ». Un appel à la résistance, pas encore un appel de détresse.