Société de conseils, emplois fictifs…. ce qu’il faut retenir des affaires Fillon

Une semaine après la publication des premières informations concernant de présumés emplois fictifs de Penelope Fillon par le Canard enchaîné, de nouvelles révélations embarrassantes fragilisent un peu plus François Fillon.

Chaque jour amène son lot de révélations. Dès l'ouverture de l'enquête préliminaire le 25 janvier dernier, les enquêteurs se sont intéressés aux généreux salaires versés par l'homme d'affaires fortuné Marc Ladreit de Lacharrière. Entre mai 2012 et décembre 2013, Penelope Fillon aurait touché 100 000 euros brut pour une collaboration à La Revue des Deux Mondes, appartenant à cet entrepreneur proche du couple Fillon.

Mais elle n'a produit que quelques notes de lecture. Entendu la semaine dernière dans le cadre de l’enquête, le directeur de la publication Michel Crépu a affirmé n'avoir jamais croisé Penelope Fillon, « pas la moindre trace de ce qui pourrait ressembler à un travail de conseil littéraire », précise-t-il.

« Je n'ai jamais été l'assistante de mon mari »

Deuxième volet de l'affaire : l'emploi de Penelope Fillon comme assistante parlementaire dès 1988. Pour ce poste, la femme du candidat aurait été rémunérée à hauteur de 830 000 euros bruts. Les époux Fillon ont été auditionnés lundi 30 janvier. Dès le lendemain, les enquêteurs ont mené une perquisition à l'Assemblée nationale. Ils ont découvert qu'elle n'avait ni badge ni boîte mail.

La polémique enfle depuis que France 2 a annoncé diffuser jeudi 2 février, dans Envoyé Spécial, des extraits d'un entretien filmé de Penelope Fillon, accordé en mai 2007 au Sunday Telegraph britannique. Elle déclarait : « Je n'ai jamais été l'assistante de mon mari », selon Elise Lucet, corédactrice en chef de l'émission. En réaction, l’avocat de l’épouse de François Fillon déplore des phrases « sorties de leur contexte ».

A son tour, Marc Joulaud a été entendu mercredi 1er février. Suppléant de François Fillon alors député de la Sarthe, il aurait lui aussi rémunéré Penelope Fillon de 2007 à 2012 en crevant les plafonds. Jusqu'à 10 000 euros bruts par mois.

Les enfants Fillon et la société de conseils

Troisième volet : les emplois des enfants du couple Fillon, pas encore avocats, mais déjà de riches assistants parlementaires. Marie et Charles Fillon, à l’époque étudiants en droit, auraient perçu 84 000 euros bruts pour un travail d'assistant au Sénat lorsque François Fillon occupait le siège de sénateur de la Sarthe de 2005 à 2007. Eux aussi devraient être entendus rapidement par les enquêteurs.

François Fillon est en outre accusé d’avoir touché plus de 750 000 euros de bénéfice de 2002 à 2015 grâce à sa société 2F Conseil. Très discret sur cette activité, l’ancien Premier ministre conserve le mystère sur ses clients et son rôle dans le groupe Ricol Lasteyrie, qui conseille de nombreuses sociétés du CAC 40.

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