Sa carrière, il l'a mené dans l'ombre de son mentor, François Fillon. Avant de devenir à son tour maire de Sablé-sur-Sarthe, fief du candidat de la droite, Marc Joulaud a toujours tenu le rôle de fidèle second, au département, à la région, et enfin de 2002 à 2007 à l'Assemblée nationale comme suppléant.
Et les enquêteurs s'interrogent : pour quelle raison a-t-il embauché Penelope Fillon comme assistante parlementaire, alors que François Fillon a décrit une relation de travail très personnelle avec son épouse, chargée de le représenter dans la Sarthe ?
Enfin, pourquoi Marc Joulaud a-t-il rémunéré Penelope Fillon jusqu'à 10 000 euros par mois la dernière année, soit plus que les émoluments du député lui-même. Un salaire qui dépasse de 1 200 euros mensuels les crédits accordés par l'Assemblée pour payer l'ensemble des collaborateurs de l'élu.
Une audition clé donc, dans ce volet « attaché parlementaire », dont l'enquête progresse rapidement. Lundi, l'ex-Premier ministre et son épouse ont été entendus, mardi des perquisitions ont été menées à l'Assemblée nationale. Désormais les enquêteurs vont aussi certainement s'intéresser aux emplois d'assistants parlementaires occupés cette fois par deux des enfants de François Fillon, quand il était sénateur de la Sarthe de 2005 à 2007.
François Fillon en sursis
François Fillon l'assure, il se « battra jusqu'au bout », et sera bel et bien « candidat à l'élection présidentielle ». Une détermination inébranlable dans l'adversité, alors que sa route vers la présidentielle ressemble pourtant désormais à un véritable chemin de croix.
Fragilisé, presque laminé par les dernières révélations sur les emplois présumés fictifs de son épouse et de ses enfants, le candidat de la droite a dû demander mercredi aux parlementaires de son parti de « tenir 15 jours et d'être solidaires ».
Mais à peine cette demande était-elle formulée, que déjà les députés républicains Georges Fenech et Philippe Gosselin, appelaient à son retrait pour l'un, le second demandant à Alain Juppé de se préparer à revenir. « Nous ne pouvons pas continuer avec un candidat en extrême difficulté », ont-ils expliqué tout haut à l'unisson avec ce que pensent tout bas un grand nombre de parlementaires.
Alors qu'il chute également dans les sondages, l'idée s'installe que François Fillon ne sera plus capable de porter la victoire promise à la droite. Si les prochains sondages devaient confirmer cette perte de vitesse, la pression de son camp serait alors maximale en faveur d'une nouvelle candidature.