Jusqu'à moins 58 % de baisse des actes antisémites et antimusulmans entre 2015 et 2016, la baisse est réelle.
Mais ça ne sont que des chiffres, tempère Roger Benguigui de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) : « On recense les plaintes. Donc quand vous recensez les plaintes, c’est forcément les gens qui ont été déposés plainte. Or, on sait bien qu’en matière de racisme et d’antisémitisme, les gens déposent peu plainte, parce qu’ils disent "quoi ça sert ? Il m’a traité de sale bougnoule dans la rue, je ne vais pas aller porter plainte pour ça". Je ne crois pas que ça témoigne d’une diminution de racisme et de l’antisémitisme en France. »
A cette critique, le gouvernement répond que le nombre de plaintes a augmenté de 34% l'année dernière. Mais elles n'aboutissent que trop rarement, regrette Abdallah Zekri du Conseil francais du culte musulman (CFCM) : « Lorsque le CFCM dépose des plaintes dans un commissariat. C’est transmis au parquet et six mois après, ça revient pour dire "affaire classée", il n’y a pas eu naturellement de suite. Ça décourage ! Actuellement, j’ai sur mon bureau plus de 40 lettres de menaces, d’insultes, de menaces de mort etc. je n’ai pas porté plainte parce que je n’ai pas confiance. »
Ce mercredi, Bruno Le Roux a assuré ne pas baisser la garde. Le ministre de l'Intérieur a également promis la plus grande fermeté à l'égard des auteurs d'actes racistes.