Cela pourrait être très rapide. Benoït Hamon a déjeuné avec l’écologiste Yannick Jadot ce mardi midi. Officiellement, on ne parle pas de ralliement, mais de création de dynamique. En réalité, Yannick Jadot veut surtout des garanties. Et ils sont nombreux les écologistes déjà conquis. Une première chez les Verts.
En revanche, il n'y a pas d’entretien prévu avec Jean-Luc Mélenchon. Et dans l’équipe du candidat, il y a cet aveu : l’appel de dimanche soir sert avant tout à montrer que nous avons tendu la main. Surtout, évoquer ce rassemblement avec le candidat de la « France insoumise », c’est donner encore des boutons à l’aile droite du PS qui réclame déjà un droit de retrait pendant la campagne.
Un droit que des députés PS « réformateurs » ont invoqué hier refusant de participer à « l'aventure aléatoire » d'une « gauche radicalisée », une initiative diversement appréciée au Parti socialiste.
« Chacun prend ses responsabilités, en conscience avec son histoire, sa trajectoire, juge pour sa part le député Sébastien Denaja. Moi, je respecte ce que font les uns et les autres. J’ai mes choix personnels. Je ne juge personne. Mon choix aujourd’hui, c’est comme je l’ai toujours été, j’ai été pendant cinq ans loyal au président de la République, loyal au gouvernement, aujourd’hui je suis dans le respect du processus qui a été décidé collectivement. »
A la recherche d'appuis
Aujourd’hui, seuls deux secrétaires d’Etat soutiennent officiellement Benoît Hamon. André Vallini lance un appel au rassemblement : « Il faut regarder l’avenir. Il faut regarder le danger que représentent l’extrême droite et la droite dure, la droite de François Fillon, la droite qui voudrait revenir sur beaucoup d’acquis sociaux, remettre en cause le modèle social, les services publics. Donc le passé, c’est le passé, tournons-nous vers l’avenir, tournons-nous vers l’élection qui arrive. Soyons rassemblés derrière Benoît Hamon. »
Mais le rassemblement, pour beaucoup, est loin d'être envisageable. Un ministre raille : « Vous imaginez Myriam El Khomri au premier rang d’un meeting où on fait applaudir l’abrogation de sa loi. »
Pour asseoir sa légitimité, Benoît Hamon le sait, il va avoir besoin du soutien de plusieurs grandes figures de la gauche. C’est pour cela qu’il réfléchit la mise en place d’un comité politique. Du côté des légitimistes socialistes, en revanche tout reste à faire. Pour eux, l’éventuelle chute de la maison Fillon pourrait rebattre les cartes. Il est donc urgent d’attendre.