Sans détours, le président du tribunal pose la question : « Où sont les toiles ? » Yonathan Birn, le receleur, éclate en sanglots et crie : « Je les ai jetées à la poubelle ! » Avant d'ajouter avec des trémolos dans la voix : « J'ai commis la pire folie de ma vie car j'étais cerné par la police ». Un vrai numéro d'acteur. Mais la scène est tellement surjouée que le tribunal a bien du mal à donner du crédit à un tel récit.
L'antiquaire, Jean-Michel Corvez, le second receleur, ne croit pas non plus à cette fable. « Yonathan est trop intelligent, dit-il, il n'aurait pas détruit ces oeuvres inestimables ». Mais Jean-Michel Corvez, antiquaire crapuleux, a aussi ses petits secrets. Il dit craindre pour sa vie et ne veut pas confier l'identité de celui qui aurait tenté d'acheter l'une des cinq toiles dérobées au Musée d'Art Moderne.
Seul le troisième et dernier prévenu semble sincère. Viéran Tomic, l'auteur de ce vol audacieux, l'assure : « Les oeuvres ont été écoulées à l'étranger ». « Les deux receleurs savent parfaitement où elles se trouvent », ajoute-t-il.