avec nos envoyés spéciaux à Alfortville, Valérie Gas, et à Montreuil, Anthony Lattier
Manuel Valls veut encore croire que la victoire est possible. « Moi, je veux me battre. Je me bats et je me battrai ! Jusqu’au bout ! », a-t-il lancé. Devant environ 600 partisans et malgré la présence encore une fois de quelques perturbateurs vite évacués, Manuel Valls a cogné sur Benoît Hamon. « Faisons les comptes. Ce que propose Benoît Hamon c’est un quinquennat à 500 milliards. On ne peut pas se faire élire sur un tel projet parce que la gauche s’effondrerait et perdrait toute crédibilité ! », a-t-il déclaré.
Manuels Valls a encore une fois dénoncé la gauche des illusions incarnée par son adversaire, mais il y a mis plus de pugnacité : « Dimanche c’est aussi une forme de référendum sur la conception de la laïcité qui doit être la nôtre ou une laïcité qui s’efface ! Ou une laïcité revendiquée ! ». Plus question de jouer les rassembleurs comme dans le débat télévisé.
Manuel Valls a attaqué et a aussi un peu fendu l’armure : « J’ai du mal à vous quitter à quelques heures, à quelques jours de ce second tour. Ça a été une campagne intéressante, passionnante. Pour ramasser, on ne m’a rien épargné. J’aime ça… Aller au contact, recevoir… Mais donner, donner ! ». Dimanche les électeurs diront si, oui ou non, ils ont entendu son appel.
Benoît Hamon veut rassembler
« J’ai, en vingt-quatre heures, perdu mes deux paires de lunettes », commence-t-il. Benoît Hamon ne lira donc pas ses notes, mais il n’a pas oublié le message qu’il est venu faire passer, celui du rassemblement de la gauche. S’il est élu, il propose d’ouvrir dès lundi des négociations avec Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon. « Moi, je ne prétends pas qu’avec Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, nous disions exactement la même chose. Mais il nous revient au moins de dire et de montrer aux Français que nous prenons cette question au sérieux, celle du rassemblement de la gauche. Que nous la prenons au sérieux et que nous voulons en discuter sur des bases qui soient des bases claires ».
Et pour Benoît Hamon, Manuel Valls ne pourra pas, lui, réaliser ce rassemblement : « Le choix est assez simple entre un candidat qui peut rassembler la gauche et un candidat qui la clive, un candidat qui peut discuter avec le reste de la gauche et un candidat qui ne peut pas ». A trois jours du vote, Benoît Hamon se positionne en favori et se projette déjà dans l’après-primaire : « Seuls on va peut-être un peu plus vite. Mais ensemble on va plus loin ! Et plus loin il y a la victoire ! La victoire de la gauche ! »