C’est tout juste si les amis de l’ex-Premier ministre ne prennent pas l’air étonné : « mais enfin, Manuel Valls, il ne tape pas, il clive. » Sauf qu’en coulisses, les porte-flingues se réjouissent ouvertement de l’affrontement. « Les électeurs attendent du combat et du sang », disent-ils. Cogner sur chaque point faible de Benoît Hamon permettra, pense-t-on dans le camp Valls, de faire revenir aux urnes les abstentionnistes du premier tour. Des électeurs censés être plus favorables à l'ex-Premier ministre.
Laïcité, présidentialité… Ces angles d'attaque sont déjà connus. Ce mercredi soir, Manuel Valls compte aussi décrédibiliser son adversaire. « Il était où Benoît Hamon quand on a augmenté les impôts ? », dit un ami de l'ex-Premier ministre. Il était à Bercy. Avant de promettre : « vous allez voir, on va le faire sortir de son terrier ». Des attaques sans effet, c'est en tout cas ce qu'on veut croire dans le camp Hamon. « Manuel Valls perd ses nerfs, dit-on. Il est en train de détruire son image d'homme d'Etat. »
Benoît Hamon sait en tout cas qu’il joue gros à ce débat. Dans son équipe, on prévient déjà : « on va répondre coup pour coup. »