Affaire Fillon: le candidat transforme sa ligne de défense en chemin de croix

Depuis les révélations du Canard Enchaîné sur l’emploi présumé fictif de son épouse Penelope comme attachée parlementaire, François Fillon et ses proches tentent de circonscrire l'incendie. Mais en multipliant les maladresses, la ligne de défense du candidat de la droite est parfois même calamiteuse.

Le Canard Enchaîné était à peine en kiosque quand François Fillon a tenté une première fois de balayer d'un revers de manche cette révélation en la qualifiant de « boule puante ». Mais plutôt que de répondre aux accusations, l'ex-député se contente pour seule défense de dénoncer le « mépris » et la « misogynie » de l'article de presse.

C'est un peu court, le malaise est perceptible et le doute sur la probité de François Fillon s'installe immédiatement dans l'opinion. Comme l'affaire prend de l'ampleur, l'ancien Premier ministre s'invite jeudi soir au journal de 20h de TF1 pour s'expliquer.

En quelques minutes, il retrace le passé professionnel de son épouse, à ses côtés en politique depuis 1981, d'abord bénévolement, puis comme attaché parlementaire depuis 1997 et ce jusqu'en 2013. Sauf qu’à trois reprises, en 2016, 2008 et 2002, Penelope Fillon a assuré dans la presse ne s'être jamais impliquée dans la vie politique de son mari.

Dernière bévue, en voulant jouer la transparence, François Fillon a indiqué que lorsqu'il était sénateur, il lui est arrivé de rémunérer deux de ses « enfants qui etaient avocats » pour des missions précises, « en raison de leurs compétences ». Vérifications faites, ses enfants n'étaient pas encore officiellement avocats lors de leur mission au Sénat. La ligne de défense s'est muée en un véritable chemin de croix.

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